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Né à Lille en 1934, Jean-Lin Descamps démontrant un don pour le dessin, entre aux Beaux-Arts de Lille puis aux Beaux-Arts de Paris où il suit également les cours de l’Académie Jullian et de la grande Chaumière. 

Il obtient le 1er prix de dessin lors de sa présentation au CAFAS* en 1954. 

À Paris, il est également élève de Cassandre qui lui permet de rencontrer entre autres artistes le peintre Balthus et le sculpteur Giacometti.

De retour à Lille, il crée l’entreprise Descamps-Butruille dans laquelle il est décorateur sur porcelaine et peint ses propres créations.

À trente ans il se tourne vers la peinture et passe ainsi de l’artisanat à une autre étape de sa carrière. Le premier thème qu’il aborde est le trompe l’œil inspiré du gibier pour « étudier la lumière » dit-il. 

« Il les peint avec une virtuosité digne des miniaturistes des Écoles du Nord : un silence spatial semble envelopper chaque objet et baigner chaque paysage ».

Dans les années 1970, malgré le succès des gibiers, Jean-Lin Descamps change de registre. Il expose peintures à l’huile, dessins, aquarelles et gouaches. Il déroute, déstabilise son public, mais le succès continue. 

Excellant dans le dessin à la pierre noire il les présente « En forme de Nocturnes ». 

« Jouant sur les oppositions, mais aussi, mais surtout, sur des « passages » où transparaît son amour pour Seurat, Descamps, dessinateur de race, ne pratique ni un jeu d’adresse, ni un jeu de patience [] Sa souplesse de main n’est que mise au service d’un esprit méditant librement et d’un œil cherchant à retenir du monde ce qu’il y en a de profond et d’accordé à la partie la moins périssable de l’être. » – X. Amoudru

Il expose ses œuvres principalement dans des galeries à Lille, Paris, Bruxelles, Bâle, Wiesbaden, Cologne ; il participe au Salon des Artistes Français (l’état y acquiert la toile « Boulonnais ») et FIAC de Paris. (Voir CV)

Il quitte le milieu artistique pendant une vingtaine d’années. En 2016, il reprend le chemin de l’atelier, et donc le fil de son œuvre. Les croquis, esquisses et projets laissés en suspens se concrétisent.

À Marcq-en-Baroeul dans le Nord La Galerie Septentrion le suit et expose ses peintures à l’huile récentes en septembre 2018. Très grand amateur de musique, il a souhaité nommer cette exposition « Les fleurs pâles du souvenir » en hommage à Guillaume Lekeu.

« C’est un artiste étonnant, anachronique, maître du dessin, observateur patient du réel qui nous offre des compositions sensibles et subtiles. Les scènes qu’il nous livre sont très composées, les poses sont à la fois naturelles et figées, hors du temps. Artiste d’une rare qualité qui n’appartient pas à la mode passagère, son œuvre est classique dans son vrai sens. » – M. Demaret

Pour septembre 2020, année de ses 86 ans, il expose à nouveau dans cette galerie ses nouvelles peintures à l’huile et ses somptueux dessins à la pierre noire. Elle a pour titre « Mélancolie du Bonheur » avec, en exergue, cette phrase de Charles Baudelaire :

« Un cœur tendre qui hait le néant vaste et noir, du passé lumineux recueille tout vestige ».

Il décède le 22 octobre 2020 à la fin de cette dernière exposition.

* Le Certificat d’aptitude à une formation artistique supérieure (CAFAS) était un diplôme décerné par le Ministère des affaires culturelles entre 1954 et 1973.